Historique de la Naturopathie

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Les médecines naturelles sont les plus anciennes thérapies que l'être humain ait connues. L'utilisation des plantes remonte à l'origine de l'humanité. L'homme découvrit ses propriétés à ses profits et dépens, au fil des siècles, avec un seul moyen à sa disposition : l'observation, ce qu'on appelle l'empirisme, c'est-à-dire la méthode fondée uniquement sur l'expérience. 

Au Moyen-Âge, on observait l'analogie entre l'aspect de certains végétaux et les organes ou les maladies qu'ils évoquent. Ainsi, la Pulmonaire dont les feuilles nervurées représentent les alvéoles pulmonaires, le Bambou ayant l'aspect d'une colonne vertébrale, ou la Ficaire dont les nodules rappellent les hémorroïdes, ces analogies organoleptiques relèvent de la "loi des signatures". Ces constatations qui peuvent faire sourire aujourd'hui se revèlent souvent judicieuses et contribuent à l'évolution de la médecine végétale. 

La science fit un grand pas à la fin du XIXe siècle en isolant les principes actifs des végétaux comme la quinine du quinquina, la salicyline de l'écorce de saule, la colchicine du colchique, la pénicilline, etc...D'autre part, les travaux de laboratoires menés par Pasteur notamment, permettent la découverte de nombreux germes pathogènes. La concentration et synthétisation des principes actifs permettent une lutte efficace contre les microbes et virus. La poursuite de ces travaux va amener, au début du XXe siècle, des progrès considérables; les grandes épidémies sont enrayées. C'est à cette époque que l'on crie victoire et que les médecines végétales traditionnelles sont petit à petit abandonnées puis considérées comme inutiles; enfin, le diplôme d'herboriste est supprimé. 

La thérapeutique prend une orientation nouvelle, on ne considère plus le malade dans son entité, on traite la maladie. Pourtant à la fin de sa vie, Pasteur reconnaissait que "Le microbe n'est rien, le terrain est tout". 

Après une période d'oubli, on s'aperçoit que la médecine allopathique (chimique) n'est pas une panacée, c'est-à-dire un remède prétendu universel contre tous les maux; on observe des mutations génétiques, les doses d'antibiotiques doivent être décuplées, différentes substances associées. Des phénomènes allergiques et des maladies iatrogènes (dues aux remèdes chimiques) apparaissent

De nombreux praticiens, convaincus par des thérapeutiques mieux appropriées aux maladies chroniques, vont oeuvrer pour faire redécouvrir la phytothérapie, l'aromathérapie etc... et prendre conscience qu'il n'est de retour durable à la santé sans un minimum d'hygiène vitale et une diététique appropriée. Ils sont encouragés dans cette voie par leurs patients, chaque jour plus nombreux, déçus par des thérapeutiques anti-symptomatiques, agressives et à la recherche d'une médecine plus "humaine". Une plus grande facilité de communication a permis d'enrichir notre phytothérapie de végétaux comme l'Harpagophytum, puissant anti-inflammatoire que nous ont légué les sorciers africains, ou encore de découvrir l'acupuncutre, basée sur l'équilibre énergétique, qui nous vient d'Extrême-Orient. Longtemps décriée, elle a aujourd'hui l'honneur des médecines officielles.

L'enseignement naturopathique traditionnel est donc basé sur le concept fondamental suivant, dont la compréhension est la condition sine qua non d'une pratique efficace : le praticien ne lutte pas contre un symptôme ou une maladie, mais considère son patient dans son entité. Il recherche la cause de ses troubles, en déterminant sa vitalité, le fonctionnement de ses émonctoires, éventuellement son état psychologique. Sa thérapie permettra à son patient de retrouver une vitalité suffisante pour lutter contre sa maladie et assurer son auto-guérison. Il assume en outre un rôle important de prévention; différentes méthodes de dépistage étant à sa disposition notamment la réflexologie plantaire, la bio-électrométrie de Vincent. Certains praticiens ont également recours à la radiesthésie et au pendule. 

Les thérapies enseignées sont variées et complémentaires : diététique, micronutrition, homéopathie, massages, phyto-aromathérapie, utilisation des complémentaires alimentaires sont les plus usités. 

Ainsi, par exemple, aussi curieux que cela puisse paraître au profane, une personne souffrant de céphalées, se verra-t-elle administrer un draîneur hépatique, ou telle autre souffrant de rhinite chronique, se verra interdire la consommation de lait; en effet, un mauvais fonctionnement hépatique contribue à l'épaississement du sang en n'assurant pas correctement l'élimination des déchets métaboliques et une alimentation incorrecte provoquant des fermentations au niveau du tube digestif favorise le développement des infections. 

On comprend aisément que l'enseignement de base reçu par le médecin, est totalement différent. Sa formation tout au long de ses études, l'a préparé à exercer une médecine anti-symtômatique. Le médecin désirant s'orienter vers les thérapies naturelles, devra donc, en tout premier lieu remettre en question sa conception de la médecine, autrement dit, il devra repartir sur de nouvelles bases. 

En effet, le concept - à tel symptôme, tel remède - remplacer un médicament allopathique par un comprimé de plantes, ne donnerait qu'un résultat médiocre voire nul. D'autre part, la consultation naturopathique nécessite que le praticien consacre à son patient, un laps de temps suffisant pour découvrir l'origine et la (ou les) causes d'un symptôme!

 

La condition de la réussite du naturopathe dans les thérapeutiques naturelles, se résume donc à l'esprit dans lequel il les mettra en pratique et à des connaissances approfondies...